L'Économie circulaire
La loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire)
C'est par le changement des modes de consommation que les modes de production changeront : c’est la bascule indispensable pour passer d’une économie linéaire à une économie circulaire.
En 2019, je suis rapporteure de la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC). Cette loi majeure vise à faire évoluer notre modèle économique : passer d’une logique linéaire — produire, consommer, jeter — à un modèle circulaire, plus sobre en ressources, plus respectueux de l’environnement et plus favorable au pouvoir d’achat des français.
Il s’agit d’un texte structurant, qui transforme concrètement notre quotidien : réduction du plastique à usage unique, lutte contre l’obsolescence programmée, amélioration du tri et du recyclage, interdiction de la destruction des invendus non alimentaires, développement de la réparation et du réemploi…
Les 3R fondent les trois grands principes de l’économie circulaire :
Réduire
C’est le premier levier : consommer moins et mieux. Cela signifie limiter la production de déchets à la source en repensant nos modes de consommation, en évitant le gaspillage et en favorisant des produits durables, réparables et sobres en ressources.
Réutiliser
Avant de jeter, on cherche à donner une seconde vie aux objets. Cela passe par le réemploi (vente ou don d’objets d’occasion), la réparation, la mutualisation ou la location. L’objectif est d’allonger la durée de vie des produits et de réduire le recours au neuf.
Recycler
Lorsque le produit ne peut plus être utilisé ou réparé, il entre dans une filière de valorisation matière. Le recyclage permet de transformer les déchets en nouvelles ressources, réduisant ainsi le besoin d’extraire des matières premières vierges.
Comprendre la loi en 1 minute :
Évaluation de la loi
En 2024, soit quatre ans après la promulgation de la loi AGEC, j’ai été nommée corapporteure de son évaluation. Ce travail s’est appuyé sur un cycle dense de 39 auditions, durant lesquelles plus de 110 acteurs — entreprises, associations, collectivités, experts — ont été consultés, dans le but de mesurer son efficacité réelle et ajuster son application.
À l’issue de ces auditions, ce sont 100 propositions concrètes qui ont été formulées pour lever les freins persistants à l’application de la loi et poursuivre la dynamique de transition vers une économie circulaire.
Car si la loi AGEC a bel et bien enclenché un changement de paradigme, sa mise en œuvre demeure fragile, notamment sur deux volets clés :
- - Le réemploi, qui peine encore à s’ancrer dans nos habitudes de consommation ;
- - Les filières REP (Responsabilité Élargie du Producteur), dont le développement est stratégique pour atteindre nos objectifs : grâce à la loi AGEC, 11 nouvelles filières REP ont été créées, portant leur nombre total à 23. Pourtant, les chiffres restent préoccupants : 40 % des déchets relevant d’une REP échappent encore à la collecte, et la moitié ne sont pas recyclés.